Dessin d'écoute
Pratique en duo initiée en 2020, inspirée des entretiens sociologiques.
DISPOSITIF
- Une surface entre deux personnes, d'une matière qui permet aux traces peintes d'être visibles des deux côtés
- Une personne peut dessiner ou peindre sur cette surface. L'autre personne lui confie un récit.
- Le but est de peindre en étant attentif à l'effet sensible et kinesthésique de la voix de l'autre dans son geste. Parier que quelque chose du récit de l'autre "passe" dans le mouvement et affecte le tracé.
- Le conteur voit le tracé en train de se faire, peut choisir de la regarder ou non, et de jouer avec ce que ce tracé peut lui dire de son propre récit.
Nombre de participants: 2
Pari et exploration
La voix de l'autre comme moteur de mouvement dans le dessin.
Qu'est-ce que ça fait au récit: de voir une image non illustrative mais potentiellement liée au récit ; de voir en même temps que l'on raconte? L'image devant les yeux entre potentiellement en conflit avec l'imaginaire mental, ou bien elle peut suggérer, inviter, susciter, soutenir ou modifier la tournure qu'il prend.
Qu'est-ce que ça fait à l'écoute: d'avoir un crayon non pour écrire les mots mais pour accueillir une part non verbale du récit; de voir en même temps que l'on se laisse bouger?
Ce dispositif a été mis en jeu en collaboration avec Valentina Vapnarsky (CNRS), pour accompagner le recueil du récit de la machine bureaucratique hospitalière, vécue par Constance Delauguerre. "La machine" Bureaucratie sublime , Terrain hors-serie, 2021